Anonyme [1652], L’ESPRIT DE GVERRE DES PARISIENS, CONTRE L’ESPRIT DE PAIX Du Corinthien, refuté Article par Article. , français, latinRéférence RIM : M0_1282. Cote locale : B_10_9.
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armes ? & que le Prince de Condé pour nous, te
fasse condamner nostre deffence ? quoy ce grand
Prince qui a mis la France à couuert sous les lauriers
de ses conquestes ; sera vn rebelle au Roy,
parce qu’il est ennemy du Coadiuteur ? on dira
qu’il met le trouble dans le Royaume, apres auoir
conserué ses Prouinces ; & le refus d’vn mariage
pour le Prince de Conty, rendra ses actions criminelles
& sa vie chargée de honte & d’attentat à
l’Authorité Royalle ? c’est à quoy il faut s’opposer
par toutes voyes & dire à celuy qui l’accuse encore
d’auoir procuré le retour du Mazarin, que c’est
luy seul auec la Cheureuse qui a medité ce restablissement,
pour le prix duquel on luy a fait teindre
son chapeau en escarlatte. Tolle vestimentum cius
qui spopondit pro extraneo. Prouerb. 27.

 

Demande
la
Paix
pour iouyr
ou du
fruit de
ton trauail,
&c.

Ce nouueau Cardinal n’a-til pas bonne grace
de dire que la deffaite du Mazarin, est vn coup de
cabinet, & non pas de rebellion : que ne fait-il ce
qu’il conseille aux autres, puis qu’il se picque de
grand esprit, & d’estre ennemy du Mazarin ? s’il ne
faut point tirer l’espée pour chasser ce tyran, il est
capable de nous guarantir de sa persecution : c’est
le moyen de rendre les armes de Messieurs les
Princes inutilles, & de se rendre recommandable
à la posterité par vne action impossible à tant de
grands, & possible à vn petit Cardinal : si le cabinet
seul peut en venir à bout, il est coupable du



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