Anonyme [1652], L’ESPRIT DE FEV LA REYNE MERE, PALANT A LA REYNE, Sur l’estat de sa Regence. , françaisRéférence RIM : M0_1281. Cote locale : B_4_20.
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esté reduit au poinct où il a esté : car les
grands de la Cour ne pouuant plus souffrir
de sa temerité, ny voir qu’il ne rendoit
les deuoirs qu’il deuoit au Roy mais bien
loingt de les luy rendres comme il deuoit,
il estoit bien assez hardy pour le vouloir
tenir comme son inferieur.

 

Ce que ne pouuant plus supporter les
vrays seruiteurs de mon Fils, le soliciterent
de s’en deffaire, ce qui fut enfin faict par
son commandement affin d’euiter vn plus
grand mal heur : car si cét homme eut
plus vescu la France auroit pasty d’auantage,
& vous n’ignorez pas, MADAME,
que ce ne soit le Mareschal d’Ancre celuy
dont ie vous parle, de qui la vie a esté si
odieuse & la mort si infortunée : Et le Cardinal
Mazarin qui cent mille fois a fait plus
de mal que luy ? que doit-il esperer si le
Roy vient a estre eclaircy de ce qu’il ne
connoist pas à present.

C’est vn grand mal-heur souuentesfois
pour les Reynes, qui pour trop agrandir
d’aucuns hommes, il leur en arriue de
grands inconueniens : L’accident en moy



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