Anonyme [1652], L’ESPRIT DE FEV LA REYNE MERE, PALANT A LA REYNE, Sur l’estat de sa Regence. , françaisRéférence RIM : M0_1281. Cote locale : B_4_20.
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soit tres-vtille, de qui le iugement est sein
& meur, vous voyez bien le contraire :
C’est à quoy vous deuez remedier peur
qu’il ny ayt du danger pour vostre personne,
ne vous dois-ie pas seruir d’vn bel
Exemple.

 

I’ay esté Regente comme vous, & ay
aussi bien que vous trop consideré vn Fauory
que i’auois aussi trop haut esleué, &
qui se mesconnoissant m’esprisoit l’authorité
du feu Roy mon Fils, il s’estoit faict
haïr des Parisiens pour auoir fait quelque
leuées sur eux : mais ie dis sans le supporter
puis qu’on ne flatte point les morts, ny
aussi pour m’excuser en ce qui estoit de ma
faute : mais ce n’estoit rien à l’egal de ce
qu’à fait le Cardinal Mazarin. Le Peuple
dans ce temps-là n’estoit point surchargé
comme il est à present, & si il vomissoient
mille inprecations, & poursuiuoient aprés
sa perte tant qu’il leur estoit possible, car
enfin ce n’est pas peu de chose que de se
faire haïr d’vn Peuple, & de troubler son
repos, & qu’il eut bien mieux vallu que ie
ne l’eusse pas tant consideré, il n’eut pas



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