Anonyme [1652], L’ESPRIT DE FEV LA REYNE MERE, PALANT A LA REYNE, Sur l’estat de sa Regence. , françaisRéférence RIM : M0_1281. Cote locale : B_4_20.
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n’en a esté que trop veritable : car par
cenx que i’ay agrandis i’ay esté d’estruite
Et MADAME, seruez-vous de mon malheur,
preuenez quelque mauuais éuenement,
vous le pouuez si vous voulez, il ne
tient qu’à vous, car si vous Eloigniez le
Cardinal Mazarin tout seroit appaisé, où
si plus vous le tenez ie preuoy beaucoup
de mal, vous voyez de combien de grands
personnages vous auez estê Suppliée pour
cét Eloignement, & vous n’y auez iamais
voulu consentir ? Où est vostre pensée d’étre
inflexible a tant de iustes Supplications,
si vous considerez profondement
en quelle extremité i’ay esté reduite peut
estre en tireriez-vous proffit, me voir aller
sça & la, comme vne pauure fugitifue qui
ne trouuoit point de retraite asseurée en
France, le plus souuent n’auoir pas du pain,
estre reduite à mendier ma vie : car sans
l’Electeur de Cologne & autres ie fusse
morte de faim, faire des longts voyages
qui me donnoient beaucoup de fatiques,
n’ayant pas l’aage & la force pour y resister.
Pensez vous quel creue cœur ce me


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