Anonyme [1649], L’ESPAGNE AFFLIGÉE ET EN TROVBLE, DE VOIR LA FRANCE paisible, & exempte du naufrage, où elle pensoit que nos derniers troubles la deuoit faire abimer. , françaisRéférence RIM : M0_1274. Cote locale : A_3_55.
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soient tousiours montrez de la France,) n’ont
pû par la viue force, emporter aucun auantage
sur cette Monarchie, la premiere du monde,
qui aye empesché qu’elle n’ait tousiours esté
estimée de tout l’Vniuers pour la plus grande,
pour la plus ancienne, & pour plus florissante
que la leur Qu’est ce que de tout temps l’Espagne
n’a point fait pour surmonter ce Royaume
elle a incessamment remué le Ciel & la terre
pour agrandir son Estat de la ruine du nostre,
sans qu’elle en soit pû venir à bout, quoy
qu’elle y ait employé la viue force, & toutes autres
sortes d’inuentions & de ruses ? Elle assista
la Ligue de toute sa puissance contre Henry
III. & IV. mais quand apres la mort de ce premier
Roy, elle ont éprouué à son dommage en
plusieurs occasions la valeur de cet autre Prince
qui succeda legitimement à la Couronne,
elle resolut pour mieux reüssir qu’elle n’auoit
fait de luy faire la guerre en Renard, & non
plus en Lyon. Quoy que la Paix eut fait vn siecle
d’or du Royaume ; cette orgueilleuse Maison
d’Autriche ne laissa pas de trauailler puissamment
à y semer le diuorce, & elle n’agist
pas si mal pour son dessein, qu’au moyen de l’or
du Perou, elle n’infectast les consciences des
plus grands hommes du Royaume, dont quelques
vns attains & conuaincus d’vne pernicieuse
conspiration, contre le Roy, & sa Maison


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