Anonyme [1649], L’ESPAGNE AFFLIGÉE ET EN TROVBLE, DE VOIR LA FRANCE paisible, & exempte du naufrage, où elle pensoit que nos derniers troubles la deuoit faire abimer. , françaisRéférence RIM : M0_1274. Cote locale : A_3_55.
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Heros qui sont doüez de ces trois excellentes
vertus, qu’en quelques sortes de negotiations
d’Estat, de combats, de rencontres, de batailles,
de sieges de villes, où ils se trouuent les
moindres coups des mains des vns, & les moindres
traits de l’Esprit des autres, sera prié par
leurs ennemis, qui les épreuuent pour des prodiges,
tant il est vray que les actions qui sont
faites par des personnes d’extraction noble, de
valeur, & de science, paroissent accompagnées
de force, de magnanimité : de prudence, & de
conduite.

 

Ce sont les beaux choix, & les iudicieuses
elections que nos Rois ont tousiours fait de ces
grands hommes dont ie viens de parler, & desquels
ils n’ont pas aymé le changement, qui
ont empesché que Charles-Quint, qui a ietté
les premiers fondemens de la puissance de la
Maison d’Autriche, à qui autrefois la Chrestienté
n’en voyoit point d’égal que la nostre,
n’a iamais pû rien entreprendre contre nous,
quoy que son ambition ne fut pas moindre,
que d’aspirer à la conqueste de tout le monde.

Ces demy-Dieux qui sont les rampars des
Empires, assistans la valeur de nos Rois, & de
leurs courages & de leurs conseils, ont incessamment
seruy de barrieres aux ambitieux desseins
de ce Conquerant, & iamais, ny luy, ny
les siens, (quelques ennemis iurez qu’ils se



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