Anonyme [1649], L’ESPAGNE AFFLIGÉE ET EN TROVBLE, DE VOIR LA FRANCE paisible, & exempte du naufrage, où elle pensoit que nos derniers troubles la deuoit faire abimer. , françaisRéférence RIM : M0_1274. Cote locale : A_3_55.
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plus honnetes gens, & experimentez que les
autres hommes, il ne faut pas apprehender,
qu’ils se rẽdẽt iamais coupables, ny de trahison,
ny de perfidie ; puis qu’aimant beaucoup mieux
leur honneur que leur propre vie, ils n’ont d’autre
plus glorieuse occupation tous les iours, sinon
à rechercher de nouuelles occasions pour
signaler leur haute vertu, & tesmoigner en toutes
sortes d’occurences à leurs Princes, qu’ils
sont les ennemis coniurez du vice.

 

Comme leur haute origine les deffend des attaques
des infirmitez naturelles, dont les personnes
de basse extraction, ont beaucoup de peine
à se conseruer, leur insigne valeur, leur prudence,
leur doctrine, que l’exemple des beaux fais de
leurs predecesseurs leur rend comme naturelle,
leur apprennes à si bien menager le temps & les
occasions de seruir leurs maistres, qu’il ne s’en
passe guere, où ils ne trouuent matiere d’acquerir
de la gloire ; soit, ou pour leurs exploits militaires,
ou soit pour leur prudence, & conseils iudicieux,
qui sçauent tous les detours des affaires
les plus épineuses. La grãde Pratique iointe à la
Theorie, que ces chefs d’armées, ou grãds Conseillers,
& Ministres d’Estat ont en l’administration
des affaires du Royaume, iointe à ces deux
autres eminentes qualitez, de la valeur, &; de la
doctrine, qui toutes trois ensemble rendent les
Princes des Dieux, & les Gentilhommes des
Roys, font esperer de si grandes merueilles aux



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