Anonyme [1649], L’ESPAGNE AFFLIGÉE ET EN TROVBLE, DE VOIR LA FRANCE paisible, & exempte du naufrage, où elle pensoit que nos derniers troubles la deuoit faire abimer. , françaisRéférence RIM : M0_1274. Cote locale : A_3_55.
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soit besoin que i’en parle icy dauantage.

 

Enfin, cette ville, la maistresse de toutes les
autres soit en forteresse, soit en munitions, soit
en garnison, & qui estoit la place d’armes, &
l’Arsenal de toute l’Espagne fut assiegée, & prise,
& Perpignan, malgré toutes les forces Espagnoles,
fut mise en l’obeïssance du Roy, auec
Salse, & les autres places du Roussillon.

Charles-Quint, dont i’ay cy-deuant parlé,
qui faisoit trois nerfs de la guerre, les finances,
les viures & les soldats, a tousiours experimenté,
que pour le premier nous en manquons
moins que luy. Ses successeurs mesmes ont esté
contraints d’auoüer qu’encore qu’ils ayent en
des Indes quinze cens trente millions d’or, selon
la supputation qu’ils ont autrefois faire, &
semble qu’il y a tousiours eu beaucoup plus
chez nous que chez eux, à qui neantmoins il en
faut bien dauantage qu’à nous, tant à cause de
la grande estendue de leurs terres, que leur separation
rend presque toutes frontieres, que
pour la diuerse liaison de leurs entreprises, qui
les obligent à des frais dautant plus grands,
qu’ils font presque toutes choses auec plus d’or
que de fer.

Pour le second j’ignore qu’excepté certains
endroits en petit nombre, le reste de l’Espagne,
principalement du costé du Nort, est tellement
infertile, qu’il ne faut que simplement leur



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