Anonyme [1649], L’ESPAGNE AFFLIGÉE ET EN TROVBLE, DE VOIR LA FRANCE paisible, & exempte du naufrage, où elle pensoit que nos derniers troubles la deuoit faire abimer. , françaisRéférence RIM : M0_1274. Cote locale : A_3_55.
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Royale, furent executez à mort.

 

Dupuis ce temps là, elle a eu l’addresse par
la profusion de ses pistolles, d’entretenir en ce
Royaume des pensionnaires parmy les huguenots,
qui l’instruisoient à chaque moment, de
tout ce qui se passoit de plus important en l’Estat,
& au Conseil. La deffaite de ces nouueaux
reformez fut la ruine de ses desseins, & de ses
pretensions ; car l’administration de l’Estat,
ayant esté donné par le Roy au Cardinal de Richelieu ;
cette Eminence sceut si bien prendre
garde à ses trames, & à ses sourdes menées,
qu’elle n’en a depuis ce temps là, pû ourdir
qu’vne seule, qui ne luy a pourtant pas mieux
reüssi que les autres.

Quand l’Espagne se vid battuë, & surmontée
deuant Laucate, par le Duc de Schombert, qui
faussa les retranchemens du fameux Capitaine
Serbellon, & le deffit à plate-couture, &
qu’en reuanche de ce siege, le Roy porta ses
armes dans l’Estat de son Ennemy, il fallut que
les Espagnols s’aigrassent à de nouuelles ruses,
pour destruire le Ministre, qui trauailloit si
fidellement pour le bien & la gloire de son
Maistre, & qui par sa prudence, & ses conseils
ne faisoit point trouuer de places imprenables.
La Renommée a assez publie le demelé de cette
Histoire tragique, & la punition qui s’en est
ensuiuie est encore assez notoire, sans qu’il



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