Anonyme [1649], L’ESCHELLE DES PARTISANS. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1177. Cote locale : C_4_10.
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Car S. Iean, ie crains que leur rage
Ne me fist quelque iour outrage,
Tant ils sont enragez de voir
Qu’on est fasché de leur pouuoir,
Et ce leur est vn grand supplice
Quand on descouure leur malice.
Toutes fois maintenant ie veux,
(Se mouche qui sera morueux)
A cause qu’ils ont fait ma perte,
Auoir tousiours la bouche ouuerte,
Sans pourtant les vouloir nommer
Pour les reprendre & les blasmer.
Au mal qui n’a plus de reprise
La voix nous est tousiours permise ;
Et l’on se plaint tres-iustement
Quand on souffre quelque tourment.
Ce seroit vne tyrannie
Lors qu’on nous veut oster la vie
De nous arracher à la foix
Le plaisir auec que la voix.
Ces meschans donc, & ces infames
Ces vilains corps qui n’ont point d’ames
Paroissent dedans les Estats
Comme de graue Potentats,
Bien qu’ils soient sortis de la lie
D’vne famille enseuelie
Dans la plus grande pauureté
Où Irus ait iamais esté.
Vn la quais, vn valet d’estable,
Deuient vn Commis detestable,
Puis apres auoir bien volé,
Bien rauy tout, bien recelé,
Bien acquis l’or & la cheuance,
On le place dans la Finance,

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