Anonyme [1649], L’ENTRETIEN FAMILIER DV ROY, ET DE LA REINE Regente sa mere, sur les affaires du temps. , françaisRéférence RIM : M0_1242. Cote locale : E_1_91.
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comme nous voudrons.

 

Le R. ma bonne maman, ie voy bien tout de bon que vous
ne vous souciez guere de moy, & de ma couronne, chacun
dit que messieurs du Parlement sont bien sages.

La R. mon fils, tout au contraire, c’est pour asseurer vostre
Couronne, tout ce que ie fais : car M. le C. Mazarin, & M. le
Prince de Condé, me l’ont assuré, nous auons au Parlemẽt
des pẽsionaires par lesquels nous sçauons tout ce qui s’y fait.

Le R. ma bonne maman, pourquoy auez vous fait chanter
le Te Deum à S. Germain, pour la prise de Charenton,
estoit-il pas à moy.

La R. mon fils, ç’a esté M. le Prince de Condé, qui m’a dit
que la prise estoit de grande importance pour affamer Paris,
dont i’ay bien enuie.

Le R. ma bonne maman, quand tout le peuple de Paris, sera
mort de faim, ie perdray beaucoup de millions que l’on
me paye d’entrée, & de subside pour ce qui y entre.

La R. mon fils, M. le C. Mazarin a assez dequoy se faire
Pape, il nous remettra dans le Royaume de Nauarre, que le
Pape vous a fait perdre, qui vaut mieux que Paris, & nous en
irons à Pampelune, le Roy d’Espagne le voudra bien.

Le R. ma bonne maman, i’aymerois bien mieux paris, que
le Royaume de Nauarre, mais M. de Beaumont mon Precepteur,
dit qu’il faut que ie veuille tout ce que vous voulez.

La R. mon fils, c’est bien fait, Dieu vous benira, finissons,
& allons au Conseil.

Aduis au Roy, par M. le Duc d’Aniou son frere vnique.

Mon petit papa, ie vous conseille de vous en retourner
dans vostre lit de iustice au Parlement, parce que ie voy bien
que tout s’en va perdu, ma bonne maman n’est pas bien
conseillée, & mon Oncle le Duc d’Orleans ne s’en soucie
pas pourueu qu’il ayt de l’argent, quand a m. le prince de
Condé, il me ressemble, il est encore bien ieune, m. le Chãcelier
bien interessé & M. le grand Maistre bien hay, laissons
m. le C. Mazarin icy, auec tous ceux de sa cabale, &
nous en allons à paris, ie vous asseure mon petit papa que
nous ferons crien par toute la France, viue le Roy, viue le
> Roy, viue le Roy.

FIN.



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