Anonyme [1652], L’ENTRETIEN DES MVSES A MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ. SVR SES VICTOIRES, ET SON Retour à Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1239. Cote locale : B_6_43.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 5 --


C’est pour les dissiper que son œil les regarde,
Autant de coups mortels sont les rayons qu’il darde,
Elles ne laissent rien aprés vn vain effort
Que des vents ou des pleurs qui regrettent leur sort.
Grand Prince, ta prison a redoublé ta gloire,
Et la posterité lira dans ton Histoire
Qu’vn mesme iour a peu te sauuer & vanger,
Et te rendre à la France, & chasser l’estranger.
En vain il se prosterne aux pieds de ton Altesse,
Chacun de tes regards est vn trait qui le blesse,
Il fuit & cherche en vain le sein d’vn Protecteur,
Pour y jetter des cris & répandre son cœur.

 

 


Aprés tant de succez, aprés tant de conquestes
Es-tu pas à l’abry des plus noires tempestes,
Ou si tu crains la foudre il n’est point de Guerriers
Qui ne doiuent trembler à l’ombre des Lauriers.
Le Mazarin banni, ce Tyran dont la rage
Donnoit à ses cheuaux nostre sang en breuuage,
Au Lyon dépoüillé, celuy dont la grandeur
Au Lyon Neme en iadis auroit fait peur,
L’Aigle plus fier oyseau que tous ceux de Stymphale
Qui vid cheoir à tes pieds sa plume Imperiale,
Enfin l’Enfer vaincu, les Gerions chassez,
Sous la grande Iunon tant de trauaux passez
Ne laissent rien à craindre, Hercule, à ton courage,
Vn seul de tes regards peut dissiper l’orage,

page précédent(e)

page suivant(e)