Anonyme [1649], L’ENFER REVOLTÉ, SVR L’ESTRANGE DESORDRE qui y est arriué depuis peu, par les Tyrans & les Fauoris des premieres Siecles. OV PAR VNE MERVEILLEVSE application, toute l’Histoire du temps present se trouue parfaitement bien representée. , françaisRéférence RIM : M0_1218. Cote locale : C_7_67.
O Senateurs ! (dit-il) esprits tous noirs de crimes, De desirs déreglez, de vœux illegitimes, N’estes vous pas touchez, d’vn regret plein d’effroy, D’ouyr qu’on parle à vous, en ne parlant qu’à moy ? Ne respondrez vous pas aux cris de vostre Alcide, Puisque vous estes seuls Autheurs du parricide ? Quoy donc souffrirez vous qu’on condamne vn effet, Que mon bras à commis, & que vous auez fait ? Parlez, respondez luy, cette mine confuse, En parlant sans parler, vous tance & vous accuse. C’est vous qui sans respect, & sans nul fondement, Vous vouliez emparer de son commandement : Et mesme qui vouliez porter chasque Prouince, A sortir du respect qu’elle doit à son Prince. Vous vous authorisez auec tant de credit, Que le crime est mortel, lors qu’on vous contredit. Parlez donc, Senateurs, Esprits de perfidie, A quoy tendoit l’effet de cette Tragedie. Respondez à Cesar, & songez faux amis, A sortir du bourbier où vostre esprit m’a mis.
A des mots si hardis, l’vn des plus anciens Senateurs,
|