Anonyme [1652], L’ASNE ROVGE, DÉPEINT AVEC TOVS ses deffauts, en la personne du Cardinal Mazarin. I. Sur son incapacité & maniement des affaires. II. Sur son ignorance & ambition démesurée. III. Sur ses actions & entreprises, qui font cognoistre ses trahisons & perfidies, contre l’Estat. , françaisRéférence RIM : M0_85. Cote locale : B_12_56.
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EXTRAICT DES MEMOIRES
de Philippes de Comines, Liure 5. chap. 18. sous le
regne du Roy Louys XI. Selon le langage du temps.

IE dis cecy pour nostre Royaume qui est plus
oppressé & persecuté que mille autres Seigneuries,
que ie cognoisse, & ne sçauroit nul y
mettre remede qu’vn sage Roy. Doncques pour
continuër mon propos, y a-t’il Roy ny Seigneur
sur terre qui ait pouuoir outre son Domaine, de
mettre vn denier sur ses sujets sans octroy, & consentement
de ceux qui le doiuent payer ; sinon
par tyrannie ou violence ! on pourroit resoudre
qu’il y a des raisons qu’il ne faut pas attendre l’assemblée,
& que la chose seroit trop longue à commencer
la guerre & l’entreprendre, ne se faut
point tant haster, & a-t’on assez de temps, & si
vous dis que les Roys & les Princes en sont trop
plus forts quand ils l’entreprennent du consentement
de leurs suiets, & en sont plus crains de
leurs ennemis, & quand se vient à se deffendre,
on void venir cette nuée de loin, & specialement
quand elle est d’estrangers, & à cela ne doiuent
les bons suiets rien plaindre ne refuser, & ne sçauroit
aduenir cas si soudain où l’on puisse bien appeller
quelques personnages tels que l’on puisse
dire, il n’est point fait sans cause, & en cela n’vser
point de fiction, ny entretenir vne petite



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