Anonyme [1652], L’ANTIDOTE AV VENIN DES LIBELLES DV ROYALISTE, A AGATHON, ET DE LA VERITÉ NVE. , français, latinRéférence RIM : M0_88. Cote locale : B_17_23.
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iuste, le secours l’est aussi, tous les moyens qui seruent pour
paruenir à vne bonne fin estans de la mesme nature. Autrement
vous seriez obligé, Mr le Royaliste, de condamner
vous mesme toute la conduite du defunct Roy, tres-iuste,
horsmis en la tolerance des inhumanitez de son Ministre, &
des surcharges de son peuple, qui a appellé des Nations
Heretiques pour combattre auec luy, & les a engagées dans
sa querelle contre les Catholiques ; & mesme celle de vostre
bien-faicteur, qui presentement traite & negocie auec le
Roy d’Espagne & le Duc de Lorraine, & offre de leur restituer
tout ce que nous auons pris sur eux, qui couste tant de
millions, la sueur & le sang de tant de monde, à la charge
de luy donner leurs troupes, deschirer les entrailles de cet
Estat, & verser le sang de tous les gens de bien qui s’opposent
à sa fureur, & au restablissement de sa tyrannie.

 

C’est ainsi que Mr d’Orleans a consideré ce secours, & que
le Parlement l’a approuué, qui est trop clair-voyant pour
ne sçauoir pas faire le discernement du bien & du mal, &
qui n’est aueugle qu’à cause qu’il ne suit pas les mouuemens
honteux de ta passion si desraisonnable, qu’elle nous presente
pour exemplaire le plus perfide, & le plus scelerat de
tous les hommes, la sentine & le cloaque de toutes les ordures
& de tous les vices qui se peuuent imaginer, & pour
Maistre d’Eschole celuy qui ne sçait autre mestier que les
brelans, la déloyauté, le mensonge & la lasciueté, qui n’a
pour but, & pour visée que sa fortune, au détriment de tout
l’Estat, qu’il est prest de vendre pour la maintenir, la quelle
il idolatre iusques à ce point, qu’il en fait le soustien de la
Couronne, bien qu’il soit vray qu’il en ayt osté toutes les
pierres precieuses, qu’il la soüille & la rompe piece à piece
de iour en iour par ses folies & ses extrauagances, Diuersa
fama Demetrio cynicam sectam professo, quòd manifestum reum
ambitiosius quàm honestius defendisset.

Tac. lib. 4.
[1 ligne ill.]

Et comment seroit-il bon Maistre du respect & de l’obeïssance
deuë au Roy, qu’il a le premier contreuenu à ses
volontez, qui est la source de tous les maux qui affligent cet
Estat, & qu’il en viole les loix fondamentales, qui ne permettẽt
pas, non plus que les autres Republiques du mõde, qu’vn



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