Anonyme [1649], L’ANTI-LIBELLE, EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_91. Cote locale : C_2_7.
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C’est là le ver de vos cerueaux,
Dont les élancemens nouueaux,
Qui ne paroissoient que la brune
Tiroient leur vigueur de la Lune.

 

 


Cet Astre des esprits confus,
Causoit le flux & le reflux
De vostre fantaisie pleine
De monstres pis que la baleine,
De cette Muse à tous allans,
Fantasques & nonchalans,
Qu’auiez-vous entrepris de faire
Portant vos nez à nos affaires,
Affaires dont l’empeschement
Troubloit assez le Parlement,
Affaires qui mettoient en peine
Le grand esprit de nostre Reyne ;
Dont nostre Prince a plus lié,
Que le grand homme Iosué,
Dedans cette grande iournée,
Dont deux cens feroient vne année ;
Certes vous nous auez apris
De beaux desseins dans vos escrits,
Ha ! les belles capilotades,
Les beaux friteaux d’esprits malades,
Les beaux remedes à la faim
Quel pain s’il auoit du leuain,
S’il estoit fait de bonne paste
S’il n’estoit point cuit à la haste,
S’il estoit petry doucement
Auec vn peu de iugement :
Vertu bien les bonnes ceruelles,
Il en faudroit dans nos ruelles,
Pour nous apprendre à gouuerner,
Pour ne faire plus mutiner,
Ceux là qui d’estoc & de taille,
Frapent impost, gabelle & taille ;

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