Anonyme [1652], L’ALCION DES TEMPESTES DE L’ESTAT. , français, latinRéférence RIM : M0_58. Cote locale : B_14_33.
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L’ALCION DES TEMPESTES
de l’Estat. AV ROY.

SIRE,

Ainsi qu’entre toutes les affections,
il n’y en a point de plus legitime que celle que
nous auons pour nostre Patrie ; Il n’y a point aussi de
haine plus iuste, que celle que nous portons à ceux qui
troublent son repos & qui causent sa ruïne. On ne
sçait que trop maintenant que le Cardinal Mazarin est
l’autheur des guerres qui affligent l’Estat ; & on peut
dire de luy ce que l’on a dit autrefois du fils de Priam,
qu’il estoit le funeste flambeau qui causa l’embrasement
de Troye. Il ne peut entendre parler de Paris, qu’en
disant que c’est vne bonne ville pour destruire & reduire
en poussiere. Il s’est persuadé que sa fortune ne peut
estre establie que sur des ruines, & que toute sa gloire
ne peut venir que des sepulchres. Celuy qui fut chassé
de Rome, donnoit cette beile instruction à son fils, lequel
pour mieux persuader sa fourbe se fit foüetter iusqu’au
sang, disant qu’il auoit receu ce mauuais traittement
de son pere, & que s’ils le prenoient pour chef
contre les Romains, il mesleroit ses interests auec les
leurs : Comme ce traistre eut enuoyé vn de ses domestiques



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