Anonyme [1652], L’AGREABLE CONFERANCE DE DEVX NORMANS, S’estans rencontrez sur le Pont-neuf de cette Ville de Paris, traittans sur les affaires du temps present. DONT L'VN SE NOMME Perrin, & l'autre Colas. DIALOGVE. , patois normandRéférence RIM : M4_3. Cote locale : E_1_22.
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Colas. Esche de poue qui ne saute en la riuiere. Perrin. Tu
es bien sot, crés tu qui sait en vie. Colas. Ie le pensais,
Perrin. Enc le penses, tu n’as iamois veu que des pis
pis & des guez ; tu n’es qu’vn horon, va, Colas,
taitay, ie te prie, on nous regarde desia, no dira que
que ie sie Normand, & no me deniésera petétre. Ié de l’argent
sus mé que nostre femme Thierrye me bailla, quand
ie party y me fascheroit bien comme le derobis ; no vendy
tous ceseux & ses poules pour m’en baillier l’argent pour
pour aquatay le mantet dequé ie suis afflubay. Il ne me reste
pus que des solais, i’yrais me fere enregitait â la guerre.
Perrin. Ou est que tu iras ? les Soudars sont tous chapieche a
gampe ; attend & ne bouge iouque à que ils sez prez à se
battait & frappay, on te badra vne espaye à tan costait de
fé ouueu vne herquebouse pour assassinay les Mazarins,
tu seras nourry du pain de la monition. Colas, Ouy, mais il
y fera bien caut, parcheque il faillira tuay tous-les Mazarins
auant que sait lamiaust, alenoussen bere vne potais de
sidre ensemble, chela menhardira petérre Perrin, Du sidre,
tu yais, lesseté quais queme si liauet du sidre à Paris ou du perait,
tu ne sçais quand tu pasle, il n’y a que du vin. Colas,
Alenous en donc bere du vin, tandis qui pleut nous nous ;
informerons ou y lia vne Couturiere pour rabilié mes grigresche
ou il y à deux pertus sus les genoulieres, che sera le
moyen d’apprendre des nouuelles de la guerre pour en
manday à la poutre Thierrie que est en esmoy de nous
i’en escrirons de belles auan qui sait vn meys, dichin : Perrin,
Allons marche deuant l’honneu rapartien. Collas. Allons,
hola Due sait cheins ma pourre basse, tirez nous vne potais
de bere, & nous l’aportais dans vne cambre à nos deux


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