Anonyme [1649], L’AGATONPHILE DE LA FRANCE. , françaisRéférence RIM : M0_53. Cote locale : C_2_1.
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Il deuiendra Midas sans doute,
S’il ne prend vers Rome sa route,
C’est vne pitié dans ce temps
De ne voir les esprits contens,
Des Religieux dans leurs cellules,
Ils souhaittent que leurs cecules,
Se conuertissent en tombeau,
Ils non pas bien souuent de l’eau
Pour esteindre leur soif extréme,
La faim qui rend leur face bléme,
Paroist dans leurs meilleurs repas,
Ce Ministre met au trepas,
Par son trop violent desordre,
Ces hommes qui n’ont pas à mordre,
Du pain d’auoyne ou du gros son,
Ils ne peuuent de la façon
Plus subsister dans leur souffrance,
Et leur trop longue patiance,
Se peut changer en desespoir,
C’est aussi pitié que de voir
Les pauures orphelins & vefues,
Dont les trauaux n’ont point de treues,
Et qui pour soulager leur faim,
N’ont pas mesme vn morceau de pain,
Ceux qui viuent dans la campagne,
Ce qu’ils auoient mis en espargne,

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