Anonyme [1652], L’ADIEV DE MONSEIGNEVR LE DVC DE BEAVFORT, FAIT AVX BOVRGEOIS DE PARIS, auant son depart, pour le soulagement des Peuples. , françaisRéférence RIM : M0_41. Cote locale : B_9_17.
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sans violence me separer de tant d’honnestes
gens, à qui je ne sçaurois nier que je ne
demeure tousiours fort redeuable : Mais comme
je tiens qu’il faudroit renoncer aux plus raisonnables
sentimens que la Nature nous inspire,
pour quitter sans déplaisir des personnes
qui nous sont, & qui nous doiuent estre extremement
cheres, je croy que ce seroit renoncer
encore bien d’auantage à la raison, si nous
permettions que ces mouuemens d’amitié nous
fissent faillir contre l’amitié mesme, & si pour
nous épargner le regret de quitter nos amis,
nous leur refusions l’assistance qu’ils nous demandent.

 

Pour moy quelque rude que me soit cet
éloignement, je m’en console par l’Esperance
que j’ay qu’il ne vous sera pas tout à fait inutile,
j’ayme bien mieux perdre la satisfaction
de vostre Compagnie ; que l’occasion de vous
seruir : Et puis que vous ne sçauriez souffrir la
presence du Perturbateur de vostre repos, je
consens à m’éloigner de vos murailles, pour
obliger cet Ennemy à s’éloigner pour jamais
de la France, c’est le but de la Guerre que nous
auons entreprise ; & quoy, que le sort des armes
soit ordinairement douteux, neantmoins
la Iustice des nostres vous doit asseurer de leur



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