Anonyme [1652], L’A SÇAVOIR SI NOVS AVRONS LA PAIX, ET SI NOSTRE GVERRE CIVILE s’acheuera bien-tost. , françaisRéférence RIM : M0_9. Cote locale : B_14_20.
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font aucune declaration en nostre faueur, n’en
auroient pas rencontré tant qu’ils ont fait parmy
nous, si nous n’auions hay sur tout le gouuernement
de la Cour, dont le conseil n’estant composé
que d’Estrangers, de vagabonds, & de fugitifs,
ne peut tendre au soulagemént de nos Prouinces,
puis qu’il n’a point d’interest en nos miseres ;
qu’il regarde d’vn œil indifferent, ou qui
le charment d’autant plus que ceux qui le composent,
tirent leur gloire & leurs avantages de
nos disgraces & de nos pertes. Quoy donc ? sera-t’elle
tousiours vagabonde comme elle est, reduite
à prier qu’on la prie, & briguer dans Paris,
ou plustost faire achepter la voix de quelques
malheureux qui publient sa foiblesse & sa honte,
en craignant de former le cry de Viue le Roy, parce
qu’il leur est prescrit d’y adiouster, point de Princes,
comme si c’estoit desormais vn larcin de ietter
ce premier cry ; d’autant que qui dit hautement
Viue le Roy, semble dire secretement viue Mazarin,
& son conseil : ne faut-il pas croire plustost
qu’elle a bien-tost acheué sa penitencé, puis qu’il
y a plus de neuf mois qu’elle rode incertaine autour
de Paris, & que par consequent sa neufuaine
est passée, si ce n’est qu’elle la doiue continuer
autant de temps qu’elle en a mis à former nos
desordres & nos supplices. Mais en fin n’a-telle


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