Anonyme [1652], L’A SÇAVOIR SI NOVS AVRONS LA PAIX, ET SI NOSTRE GVERRE CIVILE s’acheuera bien-tost. , françaisRéférence RIM : M0_9. Cote locale : B_14_20.
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de saisir le bien qu’elle s’est promis, elle sent que
sa main qui la tient attachée à des filets inuisibles,
la retire soudain en arriere, & la replonge dans la
crainte & dans la terreur. Mais laissant à part ces
veritez qui semblent sentir la vision & le songe,
n’est-il pas vray que c’est par la continuation de
ses iniustices qu’elle est tombée dans le labyrinthe
où elle est à present, & dont elle ne croit
pouuoir sortir qu’auec l’ayde du fil qu’elle demande
aux Parisiens pour l’en tirer ? Que fera-t’elle
autrement qui luy soit honorable & salutaire
à la fois, si voulant sauuer son authorité
qu’elle croit engagée en cette entreprise, elle ruine
son empire & ses Suiets ? Et si voulant sortir
d’vn danger elle tombe en vn beaucoup plus
grand, il faut qu’elle reconnoisse que ses desseins
ne sont combatus d’enhaut, que parce qu’ils sont
veritablement tyranniques, & que ses forces sont
inégalles à celles du Ciel & de la Terre vnies pour
la choquer, à moins qu’elle prenne des resolutions
plus iustes & plus equitables. Il faut
qu’elle se souuienne que par vne longue suite
d’outrages qu’elle nous a faits, elle a presque
desracine l’amour que nous auions pour nostre
Roy, & qu’elle tasche à le rétablir par des
bienfaits aussi nombreux & aussi grands. C’est
ce qui fait que les Chefs des Troupes Espagnoles


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