Anonyme [1652 [?]], LETTRE DV BOVRGEOIS DES-INTERESSE. , françaisRéférence RIM : M0_2082. Cote locale : B_17_8.
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nous attendions auec impatience, que Paris l’eust
confirmée, lors que nous apprismes que la violence
du Factieux auoit aneanty son projet, outtagé
ses depositaires, & changé les voix d’acclamation
& de triomphe, en des cris de terreur, de guerre
& de massacre : que le Duc de Beaufort par vn attentat
à la liberté de la Ville & des gens de bien,
auoit assemblé la canaille à la place Royalle, & là
sans respecter la presence du Iuste, & du Heros
qui y preside, auoit harangué le Seditieux & l’assassin,
& assigné leur solde sur le pillage du riche
Bourgeois, & du Magistrat ; que le Mardy ensuiuant,
sans l’ordre que vous apportastes à la conseruation
de vos maisons, & de la seureté publique,
le Palais du Iuge alloit estre occupé par
le criminel, les quartiers armés l’vn contre l’autre,
& le beau Paris déchiré par ses propres mains.

 

Le Roy qui sçait bien que cette Ville enferme
tout son Royaume, & qui la regarde comme la
Couronne de sa teste, se resolut de la tirer d’vn esclauage
si cruel, part de Melun, mesprise l’incommodité
de la saison, & la chaleur du iour, par vne
plus ardẽte charité, couche à Chemin, ou la Cour
ne se seruit que de ses chambres nuës, & de ses allées
couuertes, le Roy ayant eu autant de bonté,
pour conseruer la maison de Viole, que ce President
fugitif à de malice à le trahir : Le défilé des
trouppes du Maréchal de Seneterre retarda la



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