Anonyme [1652], LES RIS ET LES PLEVRS DE LA FRANCE SVR LA CONDVITE DE LA REYNE, Et du Conseil d’Estat. Découurants l’Origine de nos miseres & des Calamitez publiques. , françaisRéférence RIM : M0_3551. Cote locale : B_6_18.
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peut presque discerner qui fait le moins mal de
nos entrepreneurs, & l’on dit vulgairement que
Messieurs les Princes n’ont guarde de combattre
le Monopole, qui sera le sujet d’vne nouuelle
Guerre plus dangereuse que celle-cy, puis qu’ils
en tirent tous profit, & que c’est d’où ils attendent
leur recompense. En effet ils n’õt pas assez de
simplicité pour se monstrer si desinteressé. A quoy
s’exerceroient ils, quand la Paix seroit faite, &
que feroient tous ceux qui sont accoustumés à
pescher en eau trouble ? quand trouueroient-ils
vn si bon nid, & ne leur seroit-t’il pas sur tout
fascheux, de ne plus paroistre plus grands Seigneurs
que les autres ? Pour ce qui est de Madame la Cour
si j’estois Heraclite ie pleurerois de sottise, d’estre
venuë deux fois aux portes de Paris quelle trouuoit
toutes ouuertes, & ou elle brûloit d’enuie
d’entrer, & de n’auoir peu prendre l’occasion aux
cheueux, & c’est pourquoy, puis qu’elle refusa le
morceau : Il est bien employé qu’elle en jeusne, &
qu’elle approuue que les jeusnes sont faits pour les
fautes, & qu’il ne faut refuser sa premiere chance.

 

Mais que diray-je de ce grand Parlement de
Paris, ne merite-t’il pas plûtost des Couronnes
de Chardons que de Laurier ? n’a-t’il pas produit
de rares merueilles en suitte de leurs grandes promesses ?
Iuste Ciel qui veid iamais vn tel badinage,



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