Anonyme [1652], LES RIS ET LES PLEVRS DE LA FRANCE SVR LA CONDVITE DE LA REYNE, Et du Conseil d’Estat. Découurants l’Origine de nos miseres & des Calamitez publiques. , françaisRéférence RIM : M0_3551. Cote locale : B_6_18.
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afin qu’on s’attache à leur party de la bonne sorte,
ou qu’on s’en détache tout à fait : qui n’a pû se
resoudre à mettre sur pié, comme Messieurs de
l’Ormée de Bordeaux, deux ou trois Regiments
qu’il entretint & fist tousiours voltiger par brigades
& par Compagnies à la Campagne, pour
la defence de ses metairies, de ses bleds & de ses
vignes, dont il a presqu’entierement perdu la recolte
pour ce defaut ; qui s’en va par grosses troupes
auec les robes magistrales prier à genoux, &
le ventre contre terre, son bon Roy, de reuenir
en sa bonne Ville de Paris, & demander la Paix
qu’il tient en sa main, s’il estoit assez resolu pour
entreprendre & pour oser. O les estropiez de
ceruelle ! O les Innocents & les Badauts, & trois
fois encor les Badauts ! Mais voyons vn peu ce
qui tient la Cour, & l’empesche de venir dans son
Louure tenir ses Grands Iours ? Et deuant toutes
choses, ce qui l’obligea de faire vn trou à la nuict
comm’elle fist la premiere fois quand Paris commença
d’estre bloqué. On ne luy a pas rendu
tousiours assez de respect ; on n’a pas laisse faire
à son Mazarin ses orges à sa phantaisie ; on n’a
pas voulu souffrir toutes les insolences & les voleries
des Partizans ; on a crié qu’elle bailloit les
Brebis à garder au Loup ; que le desordre estoit
grand, ou plustost intolerable, parmy la France,


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