Anonyme [1651], LES QVARANTE-CINQ FAICTS CRIMINELS DV C. MAZARIN, QVE LES PEVPLES instruits addressent à ceux qui ne le sont point. , françaisRéférence RIM : M0_2931. Cote locale : C_11_17.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 12 --

Princes n’ont voulu iamais consentir, & ne cesse point d’exhorter
les partisãs de mediter quelques leuées, pour lesquelles il fait
executer toutes sortes de violences, & en suite rend criminels de
leze Maiesté les habitans des villes qui repoussent sa tyrannie.

 

20. Qu’il a voulu par le mesme la Raliere seduire les Mariniers
& autres habitans de Paris pour les porter contre le Parlement,
les exhortant d’aimer son Eminence tyrannique, & de n’estre
plus Frondeurs : mais le credit de la Raliere partisan, n’a
rien pû operer sur la fidelité de ce peuple.

21. Qu’il s’est seruy du mesme la Raliere, pour restablir la diminution
qu’on auoir accordé de faire sur les entrées de Paris ;
pour indemniser les habitans de la guerre excitée contre cette
Ville par cet eminent fourbe, qui a fait innouer aussi aux traittez
de Paris, Rouen, Bourdeaux & d’Aix.

22. Qu’il a fait mourir de faim vne infinité de familles à Paris
& ailleurs par des grandes chertez de grains, causée par la guerre
de cette Ville, & deuant cela par vne tres-grande quantité de
passe-ports qu’il a fair expedier pour le Ponant & le Leuant, à
Garganr & à Cantariny qui luy en ont baillé huict cens mil liures,
& en consequence de ces passe-ports, ont tiré vne prodigieuse
quantité de grains par la riuiere de Seine, de la Bourgonne,
Champagne, l’Isle de France & autres lieux, qui fournissent
Paris, comme aussi des autres Prouinces, qui fournissent les autres
grands Villes, ou ces desordres ont produit les mesmes cheretez.

23. Qu’il veut introduire cette maxime que le Roy ne doit
point tenir sa parole a ses suiets ; maxime qui est de pernicieuse
consequence cõtre la seureté publique, le droict des gẽs & la foy
inuiolable que les Princes doiuent dautant plus garder que n’est
la loy des hõmes fondee sur celle de Dieu ? Enfin il renuerse les
Loix fondamentales du Royaume, afin d’establir des leuees de
toutes facons, & sa tyrannie chez tous tant que nous sommes de
Francois.

24. Qu’il a fait offrir au fils de Brousselles, Conseiller au Parlement
de Paris, 50. mil escus, & vne cõpagnie au Regiment des
Gardes, pourueu qu’il voulu remettre la Bastille, ou il cõmande
pour son pere, à qui Paris l’a dõnnee en garde, iusques à la maiorité



page précédent(e)

page suivant(e)