Anonyme [[s. d.]], DIALOGVE SVR L’EMPRISONNEMENT DV PRINCE DE CONDÉ , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_2_42.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 2 --

les influances & l’éclipse : Est-ce pour
n’auoir pas suiui vos lumiéres que ie suis tom
qo, Ah ! ie les ay rellement embrassez que ie les ay
presque fait mourir ? Est ce pour auoir imité vos
mouuemens. Ah ! ie les ay tellement precipité que
ie les ay rendu injustes ; Est ce pour auoir communiqué
à vos influences ; ah ! i’ay tellement abusez
de leur bonte que ie m’ensuis rendu indigne en les
voulant faire passer pour malignes. Est ce pour
auoir voulu diminüer vostre lumiere par l’opposition
de quelque noire médisance, ah ! ie l’ay voulu
faire eclipser comme fera le Soleil à la fin du monde
pour ne iamais reuiure ; apres tant de signalés
seruices, maintenant vous me laissez : Nunc dimittis

 

La Reyne.

Quia viderunt oculi mei quod parasti, C’est d’autant
que ta teste est trop petite pour le bonnet que tu
voulois luy procurer.

Le Prince.

Et vous illustre Genie, à quï i’ay fais la barbe
sans rasoir pour vous accõmder le poil plus doucement ;
si vous auez eu la fiévre en ma compagnie,
ce n’a esté que de peur, la medaille qui vous à guéry
d’vn si facheux tremblement ma frappé le cœur
si fortement que ie la conserue encore en mémoire
de vous, & pour recompense de tant d’affection
vous m’abandonnez, Nunc dimitti, pourquoy cela ?

Le Cardinal.



page précédent(e)

page suivant(e)