Anonyme [1652], LE TROMPETTE OV HERAVT DV CIEL, Denonçant au Roy, à la Reyne, & à leur Conseil. Aux Duc d’Orleans, Prince de Condé & autres. Ville de Paris & reste du Royaume, la Paix que Dieu leur veut donner, & qu’il leur presente. Où la destruction, s’ils la refusent de sa main liberale. , françaisRéférence RIM : M0_3895. Cote locale : B_16_38.
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des Cieux & de la Terre. Henry le Grand a soûtenu
plusieurs gerres durant sa vie, pour sa conseruation
seulement ; mais iamais contre le Roy, qui regnoit,
quoy qu’ils fussent suscitez souuent à tourmenter &
vouloir perdre ce bon Prince leur allié & du Sang. Iamais
Henry de Bourbon n’a desolé Prouince quoy qu’on luy
courust sus ; Il est venu secourir de ses armes & de sa personne
dés qu’il a veu & conneu qu’Henry III. en auoit
besoin, & lors qu’il estoit chassé de sa Ville de Paris &
par toute la detestable Ligue poursuiuy. O ! debonnaireté
de ce grand Heros qui rend le bien pour le mal ;
aussi a t’il esté guerdonné d’honneur, de gloire, de richesses,
d’amour de ses peuples, & d’vne heureuse posterité,
à qui il a laissé ce grand & florissant Royaume
apres son deceds.

 

Vostre Altesse a commencé vne grande oeuure pour
deliurer la France de la tyrannie Mazarine, & vous auez
esté secondé de ce genereux & vaillant Prince Louys de
Bourbon : Toute la France s’en est réjouye, & auoit esperé
quelque heureuse fin à leur maux. La longueur du
temps qui s’est escoulé, & la misere qu’on a soufferte &
qu’on souffre encore, qui faisoient conceuoir de vos Altesses
quelque chose de bon, a par vos retardemens,
changé les opinions & les volontez des peuples, & font
dire à la pluspart, que vos Altesses s’entendent fort bien
auec Mazarin & leurs autres ennemis, qu’elles eussent
bien osté le Roy d’entre les mains de ceux qui le detiennent
captif si elles eussent voulu, mais que les vns ny les
autres de vostre ligue, ne vous en estes point mis en peine.
Que tant d’assemblées au Parlement & Maison de
Ville n’ont fait qu’amuser & abuser le monde, Que
tout le Royaume en est ruïné, Que vos Altesses eussent
bien empesché le Cardinal Mazarin & son Armée de
ne iamais rentrer en France, si vous vous fussiez opposez
auec hardiesse & prudence à cela : Et que d’effet
il est entré, passé par plusieurs Prouinces, & au



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