Anonyme [1652], LE TROMPETTE OV HERAVT DV CIEL, Denonçant au Roy, à la Reyne, & à leur Conseil. Aux Duc d’Orleans, Prince de Condé & autres. Ville de Paris & reste du Royaume, la Paix que Dieu leur veut donner, & qu’il leur presente. Où la destruction, s’ils la refusent de sa main liberale. , françaisRéférence RIM : M0_3895. Cote locale : B_16_38.
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plat pais, qui ne se pouuoient attendre ny persuader
telles barbaries par des Chefs François, & qui n’ayans
forces de se mettre en deffenses ont souffert le bruslement
de leurs chaumettes, le violement de leurs femmes
& filles, l’enleuement de leur bestail & biens, &
le meurtre de leurs personnes.

 

O ! glorieux & genereux Chefs d’armées que d’Eloges
vous sont reseruez dans l’Histoire, des volumes entiers
les reciteront à vostre honte & infamie.

Le desir de remplir vos bourses, vous ont fait aller
baiser la botte de ce jadis Courrier, & vous faire de Seigneurs
& Nobles deuenir voleurs & brigands ; Poltrons,
quant au reste. Le Prince de Tarente, ieune Seigneur,
ne vous a-t’il pas fait sentir la pesenteur de son
bras, cognoistre sa generosité & sa sage conduitte dans
les armes, ô vieux Comte de Harcourt, jadis la terreur
du Piedmont, de l’Italie, & mesmes de l’Espagne : En
ce temps-là vous estiez veritablement & genereux &
vaillant Capitaine, & seruant bien vostre Prince ; Mais
à ces derniers mouuemens, vous vous estes rendu vn
pillard & vallet d’vn homme qui n’est pas à comparer
de son extraction ny de son esprit à plusieurs de vos domestiques.

Vous n’estes pas seul, d’Harcourt, d’auoir suiui vn,
party si injuste que celuy de Mazarin, & si dommageable
au Roy & à la France, d’Elbœuf s’y est rangé des
premiers pour attrapper argent afin de viure plus commodement
& contenter petit à petit ses creanciers. Ce
Mareschal à la douzaine qui surprit, cõbatit, & rompit,
les trouppes de celuy de Turenne à Rhetel veut estre de
la partie, & a receu le salaire de ses merites en la mort
de son fils à Angers. Sainct Maigrin au Faux : bourg S.
Anthoine : Mais il a eu cet aduantage d’estre mort par la
main d’vn tres-genereux Prince, que l’on peut dire,
auec verité, & sans hyperbole, estre le Sauueur de Paris,
& du peuple y habitant, qu’on auoit desseigné de mettre



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