Anonyme [1652], LE TROMPETTE OV HERAVT DV CIEL, Denonçant au Roy, à la Reyne, & à leur Conseil. Aux Duc d’Orleans, Prince de Condé & autres. Ville de Paris & reste du Royaume, la Paix que Dieu leur veut donner, & qu’il leur presente. Où la destruction, s’ils la refusent de sa main liberale. , françaisRéférence RIM : M0_3895. Cote locale : B_16_38.
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si vous ne vous repentez, & ne ramenez le Roy pour
s’asseoir sur son Trosne en la Ville d’iceluy, afin qu’il
regne sur son peuple en paix & en gloire. Qu’elle
gloire auez vous fait auoir au Roy de l’oster à ses sujets
& le mettre & laisser entre les mains Espagnolle
& Italienne ? De l’auoir mené en son tendre aage
çà & là desoler, auec ses armées, les meilleures Prouinces
de ses Estats, au hazard de sa personne & de sa vie,
& d’estre cause, pour les cruautez que commettoient
les gens de guerre, qui en auoient la licence ; mais aussi
le commandement, qu’on a esté contraint de fermer les
portes, & a fallu, presque, par tout s’en aller auec honte :
Ce qui ne fut point arriué si sa Majesté n’eust esté conduitte
par la Reyne sa Mere, & par vous, Messieurs de son
Conseil, abusans de son foible aage. Quel grand coup
d’Estat auez-vous enfanté ? Bourdeaux petite ville, par
sa vaillance, par la iustice de sa cause, & à vostre honte,
& de vos grands Capitaines, s’est conseruée sa liberté,
auec honneur & louange, & ont monstré en receuant
leur Roy en leur ville, qu’ils estoient meilleurs François
que vous, & ses vrais & legitimes seruiteurs & suiets.
Aussi n’ont-ils iamais pris les armes contre le Roy,
ains se sont voulus deffendre de la Tyrannie de leurs ennemis,
& du saccagement & pillage de leur Ville, personnes
& biens ; desquels, la plus part, de vous pensiez
faire curée.

 

Et vous aussi, grands Capitaines, non de Iules le
premier des Cesars, mais de Iules Mazarin, l’execration
du Ciel, & l’abomination de la Terre : & l’attente
de l’Enfer, où sont les Villes, les Prouinces, & les Royaumes
que vous auez ioincts à la France, & soubsmis
à l’obeissance du Roy ?

Veritablement vous estes grands Capitaines ; vous
estes entrez dans des villages abandonnez, que vous
auez pris à force d’armes, & auez petardé les portes ouuertes.
Auez couru & pillé les hameaux & villages du



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