Anonyme [1652], LE TROMPETTE OV HERAVT DV CIEL, Denonçant au Roy, à la Reyne, & à leur Conseil. Aux Duc d’Orleans, Prince de Condé & autres. Ville de Paris & reste du Royaume, la Paix que Dieu leur veut donner, & qu’il leur presente. Où la destruction, s’ils la refusent de sa main liberale. , françaisRéférence RIM : M0_3895. Cote locale : B_16_38.
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que celuy des Messejettes, luy trencha la teste
de sa propre main, la prit & ietta dans vn vaisseau
plain du sang des vaincus, proferant par indignation ces
paroles ; Puis que tu ne t’és pû saouler de sang en ta vie,
saoule t’en en ta mort. Que s’il eust escouté les paroles
de paix de cette pauure veufue & desolée Reine, il ne
fust pas mort auec cette honte que ce fust par la main
fragile d’vne femme ; luy qui auoit esté doüé de tant de
rares & heroïques vertus qu’il estoit donné pour exemple
& pour miroüer de generosité, de vaillance, de prudence
& de clemence à tous les Rois de la Terre : Voila
quelle a esté la fin tragique de ce grand Monarque pour
n’auoir voulu entendre à la paix demandée.

 

Regardez donc ô Roy Louys, cette histoire precedente,
si vous receuez le Conseil de Dieu, & si vous faites
ce qu’il veut de vous, à sçauoir que vous donniez repos
aux peuples qu’il vous a soubsmis, que vous aimiez l’aix
& Iustice, il vous promet qu’il sera auec vous ; vous couurira
d’vne targe impenetrable : Car il est aussi iuste &
aussi puissant auiourd’huy qu’il a esté cy deuant, &
le sera eternellement.

Le Duc d’Orleans vostre Oncle, Prince sage & benin,
& qui vous ayme de tout son coeur, Le Prince de Condé
genereux & vaillant, auec les autres grands Seigneurs,
tous vos Parlemens, vostre ville de Paris, & le reste de
vostre Royaume vous la demandent, vous en supplient
humblement & instamment. Vous estes Roy de France,
né en France, & par consequent François, & non de
Nation Estrangere, comme Pharamond, Meroüée,
Clodion, & autres des premiers Rois qui ont donné
nom à cette Monarchie, & regné en icelle, & qui les deuez
aimer comme François, & comme parloient les Anciens
peuples à leurs Princes de leurs nation ; Vous estes
os de nos os, & chair de nostre chair, pour designer la
grande liaison & vraye sympathie qu’il y doit auoir du
Chef auec les membres ; du Prince auec ses Sujets, &



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