lieu de la vertu, doiuent craindre ses iugemens pour euiter
leur supplice. Il n’y a rien qui déplaise plus à ce Createur
de toutes choses que l’orgueil & l’obstination, &
i’apprehende bien fort que vos ennemis qui sont tachez
de ces horribles crimes, en pensans ne s’esleuer que par
eux, ne soient abbaissez par eux mesmes. L’humilité n’est-elle
pas la Princesse des vertus, & pourquoy donc les
Mazarinistes ont ils tant de meschanceté & d’audace de
pẽser vouloir affamer vn peuple fidelle, pour qui le Ciel
fait naistre en leur Ville l’abondance ; Courage genereux
Parisiens, esprits plus resolus qu’affligez, efforcez-vous
contre l’attaque de vos ennemis, que vostre constance
surmonte vostre affliction, & que vostre courage triomphe
de l’orage. Il ne faut plus que vous rampiez contre
la terre, prenez vn vol plus haut, & en ramenant les ruisseaux
à leur source, les lignes à leur conference, la creature
au createur, & le seruiteur à son Maistre, il est temps
de les vnir ensemble par les sacrez liens de la prouidẽce.

Retirez-vous de nous esperances humaines, consolations
des hommes, qui n’estes que des fumées passageres,
il faut chercher tout nostre repos dans la Prouidence
de Dieu, qui seule par sa diuine authorité peut aneantir
la force de nos enuieux, & faire cesser la violence de
nos miseres. Il faut que desormais toutes nos pensées
soient employées à la meditation de cette saincte puissance,
qui regit, ordonne, & dispose de toutes choses
comme bon luy semble.

La terre & les Cieux sont les œuures des mains de
Dieu ; le monde est à luy, les hommes sont ses creatures,
sa Prouidence s’estend par tout, sa volonté est absoluë,