Anonyme [1651], LE TRIOMPHE DE L’INNOCENCE MANIFESTÉ Par la destruction des impostures & faux bruits qu’ont semé les Partisans du Cardinal Mazarin contre l’integrité de Monseigneur LE PRINCE. Auec les foibles raisons par lesquelles ils taschoient de déguiser leur médisance, pour rendre sa conduite odieuse & suspecte, que l’Autheur monstre ne pouuoir subsister, sans que ce Prince eut manqué contre toute sorte de bonne maxime. , françaisRéférence RIM : M0_3873. Cote locale : C_11_33.
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Ministere, par le retranchement du pouuoir qui
le rend si considerable, & si ce n’est qu’vn nom
comme l’Admirauté & la Lieutenance Generale
du Royaume, peut-il esperer qu’on s’en contente ?

 

Et depuis
qu’il est en
liberté.

Seruient.

Le Tellier
& Seruient.

Il ne peut
auoir aucune
raison
de le
souffrir.

[illisible] pas
la Ch[illisible]
Chrestienne.

N’y la
Iustice.

N’y la
Prudence
Politique.

Monsieur
le Prince
ne doit rien
attendre
du Maz.

Pour se maintenir par la voye des honestes gens,
le Maz. auroit besoing de payer sa tolerence aussi
bien à Mr le Duc d’Orleans qu’à Mr le Prince, ce
qu’il ne sçauroit faire sans regret & sans peine : Et
partant il y a plus d’apparance qu’il suiuroit plustost
son inclination, & les maximes de sa Politique,
qui luy conseilleroient de s’affranchir de ces
deuoirs importuns, en la maniere qui ne luy seroit
pas nouuelle. Iamais la grandeur des Princes n’a
donné plus de ialousie à Ministre qu’elle le doit
faire aujourd’huy à cét estranger, qui se void hay
de tout le monde, & n’est desiré que de peu de
personnes, qui ayment ses crimes, où pour le profit
ou pour le plaisir. Il sçait que l’authorité d’vn
seul Prince, auec la terreur d’vn autre ont esté suffisants
pour le ietter hors du Royau. qu’ils n’ont
espargné son honneur & sa personne, que pour
le respect qu’ils ont eu pour la puissance qui luy
est fauoroble, il aymeroit son danger & trauailleroit
a sa perte s’il ne sçauoit pas les obliger autrement
qu’en leur mettant en main les moyens de
le faire perir. Sa timidité l’exemptera de cette sotise,
qui donne des faueurs que celuy qui en dispose
doit craindre. La nature n’estime rien contraire



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