Anonyme [1651], LE TRIOMPHE DE L’INNOCENCE MANIFESTÉ Par la destruction des impostures & faux bruits qu’ont semé les Partisans du Cardinal Mazarin contre l’integrité de Monseigneur LE PRINCE. Auec les foibles raisons par lesquelles ils taschoient de déguiser leur médisance, pour rendre sa conduite odieuse & suspecte, que l’Autheur monstre ne pouuoir subsister, sans que ce Prince eut manqué contre toute sorte de bonne maxime. , françaisRéférence RIM : M0_3873. Cote locale : B_6_5.
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qu’il a fait de la generalité. Les offres qu’on lui
a fait de cette charge importante dans l’Estat, &
l’aduantage qu’il en retiroit empeschant qu’elle
ne passat au party qui le choque, n’ont sçeu luy
faire agréer : N’a-il pas donné lieu à la calomnie
de chanter aux oreilles de tout le monde, qu’il ne
veut que guerre, & qu’en ayant profité pour sa
gloire & pour le bien honorable par dessus tous
les hommes qui viuent, il croit auoir droict de
n’en esperer pas moins du bien vtile.

 

Le bien que Monsieur le Prince recherche
auec les soins qui l’ont fait resoudre ces iours passés
à vne retraite, c’est la seureté qu’il ne sçauroit
auoir s’il manque de l’affection des peuples : Pour
les attacher d’inclination & d’interest à sa personne,
il ne sçauroit entreprendre rien plus à propos
que de leur procurer la paix. N’est ce pas toute
sa passion ? N’a-ce pas esté son premier soing &
son plus grand zele depuis sa prison ? Il experimente
que Bourdeaux s’attache à luy d’vne façon
extraordinaire, & tout à fait obligente,
pour ce que cette Ville estime qu’elle luy est obligée
de sa conseruation ; N’a t’il pas sujet d’attendre
que Paris, & toute la France en fera de mesmes,
s’il luy procure la paix, & la déliure de l’apprehensiõ
que luy donne le voisinage & la faueur
du Mazarin. Il n’entreprend que pour cela, ce
zele trouble tout le party contraire, & le fait esclater
en plaintes ; N’est-ce donc pas vne impudence



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