Anonyme [1651], LE TRIOMPHE DE L’INNOCENCE MANIFESTÉ Par la destruction des impostures & faux bruits qu’ont semé les Partisans du Cardinal Mazarin contre l’integrité de Monseigneur LE PRINCE. Auec les foibles raisons par lesquelles ils taschoient de déguiser leur médisance, pour rendre sa conduite odieuse & suspecte, que l’Autheur monstre ne pouuoir subsister, sans que ce Prince eut manqué contre toute sorte de bonne maxime. , françaisRéférence RIM : M0_3873. Cote locale : B_6_5.
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celles du peuple, qu’il a fait ce qu’il a sçeu pour
la paix qu’on desire, & que ses intentions sont
celles que doit auoir vn Prince fidelle à son Roy,
& qui ne veut pas estre ingrat de sa liberté enuers
les bons François, qui l’ont tous procurée, ou
souhaitée.

 

On sçait aujourd’huy, & des connoissances
certaines nous apprennent que sa Prudence s’est
trouuée plus grande que sa prison, & qu’auec
l’addresse de ses ordres elle animoit dans Paris le
peuple contre cét ennemy commun ; détachoit
Monsieur de Beaufort de ses interests, de ses sentimens,
& de sa frequention par des ressorts secrets
& esgalemens inconnus à l’vn & à l’autre,
se seroit de la sottise de ce Politique pretendu, &
s’en ioüoit pour obliger cét illustre Frondeur à
rechercher sa perte, gagnoit Monseigneur le
Duc d’Orleans, interessoit le Parlement, arrachoit
de Paris auec l’effroy cét objet de la haine
publique, & le poussoit hors du Royaume auec
vne necessité qui s’est trouuée plus puissante que
ses ruses. Apres auoir fait dans la prison contre
le Mazarin tout ce qu’vne extréme haine pouuoit
entreprendre, & vne pareille prudence executer,
peut-on presumer auec apparence qu’il soit
à cette heure appaisé ? A ce compte il faudroit
dire que l’entreueuë du Havre de Grace, & l’auancement
de sa liberté auroit operé cette étrange



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