Anonyme [1650], LE SOVFLET DE LA FORTVNE, Donné au Prince de Condé. , françaisRéférence RIM : M0_3698. Cote locale : A_9_39.
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Venant à y penser mon iugement s’esgare,
Voir qu’vn Prince François ait esté si Barbare
Que de faire des maux indignes à reciter :
Combien de filles a-t’on violées, massacrées ?
Combien luy & ses gens ont ils osé porter
Leurs sacrileges mains sur les choses sacrées.

 

 


Ha ! combien de lieux saincts, & d’Eglises soüillées,
Dans icelles on voyoit les filles violées
Par le commandement de ce voluptueux,
Qui faisoient de grands maux de minutes en minutes,
Les Turcs auroient esté bien plus respectueux,
Et n’auroient iamais fait ce que faisoient ces brutes.

 

 


Vous braues Orateurs dont la langue faconde
L’auez tant autrefois vanté par tout le monde,
Et aux plus grands Heros vous l’auez comparé,
Ne l’estimant pas moins qu’Hercules & Alexandre :
Que de palmes & lauriers luy a-t’on preparé,
Mais il faut à present bien le faire descendre.

 

 


Qu’il songe à Bazajet, Richard & Ptolomée,
Dont autrefois est dit grande la renommée,
De combien de malheurs ne furent talonnez,
Et plus que Balthazar il a fait d’insolences :
Car les vases sacrez il a tant prophanez,
Et fait faire par tout de grandes violences.

 



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