Anonyme [1649 [?]], LE SILENCE AV BOVT DV DOIGT. , françaisRéférence RIM : M0_3674. Cote locale : D_1_41.
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& le blasme de sa personne. Pais.

 

Les Princes ne sont pas seulement desbauchez,
il sont entierement desbordez ; ils n’ont pour la
pluspart ny Dieu, ny Foy, ny Conscience. Ce sont
les Tirans des peuples & les ennemis des Roys ? ils
ressemblent cette Diuinité dont parle Pausanias qui
demandoit tousiours des offrandes. Ils crient continuellement
apres de l’argent, & ne sont iamais
contens. Que si on leur en refuse, ils forment des
partys contre l’Authorité du Roy ; Ils choquent sa
Puissance, sousleuent les Prouinces ; meditent de
renuerser vn Trosne, qu’ils deuroient appuyer de
leur vie & de leur sang ; esbranslent vn Sceptre qui
est soustenu du Ciel ; & cherchent tous les moyens
ou de s’enrichir, ou de remuer. Mais ce qui est plus
detestable c’est que pour amasser des thesors & des
richesses immenses, le Domaine du Roy en demeure
incommodé, & les peuples ruinez. Souffrons patiemment
ces miseres & n’en disons mot. Pais.

Pour Monsieur le Duc d’Orleans il scait tout &
ne scait rien, il voit tout & ne voit rien, il entreprend
tout & n’execute rien, il iouë tout & pourtant
il est tousiours ioué luy mesme, il entre dans
tous les Conseils & ny penettre rien, la Riuiere se
mocque de luy, il n’en sçait riẽ, il est berné il le veut
bien, n’en disons mot. Pais.

Si la Reyne n’auoit des intelligence secrettes auec
Mazarin que nous ne cognoissons pas & que nous
ne deuons pas penetrer puis qu’il n’est qu’vn coquin
de naissance, sans merite & sans vertu, comment
les Princes pourroient ils souffrir cet insolent qui
possede toutes les Finances qu’ils deuroient auoir,



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