Anonyme [1650], LE SIEGE MIS DEVANT LE Catelet par le Comte Sfondrato: Avec l’estat présent des armées Françoise & Espagnole. Et l’exécution à mort du Marquis de Montrose à Edimbourg. , françaisRéférence RIM : Mx. Cote locale : A_9_19.
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toutes ces paroles d’vn ton de voix aussi
hardi que s’il eust encor harangué ses soldats
en quelque occasion, sa sentence fut leuë,
portant qu’il seroit pendu à vn gibet de trente
pieds de haut, au lieu nomme la Croix d’Edimbourg :
puis, que sa teste seroit séparée de son
corps & exposée à la place d’Edimbourg Tovlebooth ;
que ses bras & jambes seroyent encor
coupez & pendus séparément dans les villes
de Glasco, Sterlin, Perthe & Aberdéene, &
le reste de son corps enterré dans le cimetiére
public, en cas que l’excommunication qu’il
avoit encouruë en l’Eglise de ce païs là fust levée :
sinon jetté au lieu où l’on enterre tous
les autres suppliciez.

 

Pendant que se prononçoit cette crüelle
sentence, laquelle seule eust esté capable de
faire mourir plusieurs autres d’apréhension, il
ne montra aucun changement en son visage,
& moins en son esprit. Il dit seulement, que
bien qu’on le qualifiast du titre de crüel &
de sanguinaire, il n’avoit jamais commis aucun
acte de crüauté, ni osté la vie à personne
que par la voye des armes : ce qu’il
prononça encor sans tesmoigner aucune colére
ni abaissement de courage, mais en
Stoïque, sans passion & avec vn geste aussi
posé que s’il eust esté en conférence particuliére



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