Anonyme [1652], DIALOGVE DV CAR. MAZARIN, ET DV MARQVIS DE LA VIEVVILLE, Sur-Intendant des Finances. , françaisRéférence RIM : M0_1087. Cote locale : B_13_42.
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Mazarin, Il est vray, mais ie leur donne de bons
quartiers pour les recompenser.

Le Marquis, Monseigneur cela empesche bien la leuée
des Tailles.

Mazarin, Que n’importe que la France soit ruynée,
ie veus mettre le feu par tout, ou subsister.

Le Marquis, Monseigneur V. E. fait fort bien de
se vanger, l’offence a esté grande, il faut tout desoler,
ie seruiray bien Vostre Eminence en ce rencontre ; car
si elle se retire, il faudra que ie m’en fuye aussi.

Mazarin, Mais voyons où nous prendrons le reste
de nos dix millions.

Le Marquis, Monseigneur, nous aurons bien pendant
les neuf mois de cette année de la Generalité de
Paris, vn million.

Des Generalitez de Rouën, Caën & Alençon par
estimation, vn million.

Bien entendu, que c’est de net, & deduction faicte
des avances des Receveurs, pour veu aussi que Monsieur
de Longueville demeure dans vos interests,
que l’armée de Monsieur le Duc d’Orleans commandée
par Monsieur le Prince, n’entre pas en cette Province,
& que la vostre aussi ne marche pas : car comme
V. E. ne luy donne pas vn sol, les pays où elle
passe sont perdus pour dix ans.

De la Generalité d’Orleans par estimation, trois
cens mil liures.

De la Generalité de Tours par estimation, septembre
cens cinquante mil liures.



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